La bonne foi de mon engeance destructrice
Je ne suis pas du genre à succomber à la pression dominatrice qui voudrait que j’écrive un article. Moi, contrairement à F (cf dernier article), quand je n’ai rien à dire, je ne dis rien. A a bien résolu ce problème d’elle-même, un voyage au Maroc suffisant à peine à l’écriture d’un article. (Vous imaginez la désuétude et l’inanité de sa vie. (Blague)). Est-il vrai que parfois le triste cœur d'Agathe dise : « Loin des remords, des crimes, des douleurs, emporte-moi, wagon, enlève-moi, frégate? ».
En tout cas, mon cœur, lui, le dit. Que faire pour renverser cette triste vague ? Cette tendance qui voudrait que le bonheur ne soit qu’affaire de l’autre, et ne me concerne pas ? Je touche au bonheur certes, pas l’ombre d’une ombre dans ma vie, et je suis à deux doigts de tout gâcher par manque d’habitude. F me l’a dit, je suis stupide, bête, l*o*p*e*t*t*e, con etc. Mais je ne mesure pas l’étendue de ce masochisme latent. Certaines personnes vivront toujours sur un long canal Saint-Martin, d’autres sur l’Amazone. Certains veulent jouir de leur vie telle qu’elle est sans oser la remettre en cause, d’autres tenteront sans relâche de la bouleverser, la choquer, afin que jamais, elle n’entre sur les rails. Je ne sais dans quel camps je me situe, je ne sais dans quel camps j’aimerais me situer, tout ce que je sais, c’est que je chie sur le bonheur, et c’est bien ce qui m’ennuie.
Inutile, je suppute, de détailler plus. Vous me connaissez assez pour savoir que j’entends bien sûr un bonheur mièvre qui se love afin de mieux nous poignarder, un romantisme vomitif à sacrifier sur l’hôtel de la déchéance.
Je ne suis pas de ceux qui voudraient laisser croire, à un bonheur lascif qui n’a cesse de choir. Je ne suis pas de ceux qui d’un coup et d’un seul mèneront leur bateau et jusqu'à leur linceul, sans pouvoir un seul jour rien qu’entr’apercevoir, la folie des grands jours, et l’orgie des grands soirs.
C.